Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Entre deux pages...
16 octobre 2010

Sans titre 1 (Fin)

my_opinion_by_LittleSilverBones



_ Par un miracle que je ne m'explique pas, je fus finalement debout. J'étais parvenu à tenir sur mes jambes squelettiques, tremblant et essoufflé. Mes bras maigres pendaient lamentablement le long de mon buste où l'on pouvait voir les courbes que formaient mes côtes. Des mèches grisâtres et sèches retombaient devant mes yeux exorbités, secouées par le souffle de ma respiration saccadée. Mon corps tout entier hurlait, pleurait, se déchirait... Mais je ne l'écoutais plus. Seul résonnait encore dans mon esprit l'irrésistible appel de l'illusion.
Je tentai d'avancer. Chaque contraction de mes muscles m'arrachait une douleur aigue, chaque pas était un supplice, chaque poussière le tranchant d'une lame sur ma peau fine et meurtrie. Elle restait face à moi, stoïque, sévère et lumineuse, elle m'appelait, elle portait chacun de mes mouvements vers elle.
Je parvins enfin à l'atteindre, à savourer la froideur de son souffle sur mon corps. Elle leva lentement une main vers mon visage, et je sentis la glacée et délicieuse caresse de ses doigts sur ma joue. Je m'autorisai enfin à fermer les yeux.
Je compris alors. Deux larmes salées et brulantes coulèrent jusqu'à longer mon cou maigre puis aller s'écraser lourdement sur le sol gris.
Les barreaux s'écroulèrent soudain dans une pluie de poussières noires. Elle glissa doucement sa main dans ma nuque, approcha mon visage et déposa ses lèvres entrouvertes sur les miennes. Un violent frisson secoua mon corps et mon âme. Toute sensation, toute douleur fut comme absorbée de mon être, à la manière d'un fluide venimeux, jusqu'à ce que mon corps ne fût plus qu'une enveloppe vidée de toute consistance, jusqu'à ce qu'il ne me fût plus possible de ressentir que ce baiser glacial.
Elle s'éloigne de nouveau de moi. Tout autour n'est plus qu'on couloir immaculé et infini, sans dimension ni direction. Elle prend ma main, me tourne le dos et commence à avancer gracieusement vers cette immensité.
J'ignore où je suis, où elle m'emmène, je ne sais pas ce qui m'est arrivé et ce qui va m'arriver, je ne connais plus même aucune notion de bien ou de mal, d'agréable ou de douloureux...
La seule chose que je sais, c'est que je suis mort.

___________________________________________________________

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité